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Les cons, ils m'ont laissé dormir jusqu'à dix heures. Si c'est pas déjà fait, je vais finir par définitivement passer pour un gland.
Ça m'aura au moins permis de ne pas croiser Lu, et puis Elvire m'a gardé du Glafé au chaud, fallait pas, et des tartines. Du coup me voilà tout seul dans cette grande baraque vide où le vent par à-coups visite en trombe les pièces et ressort en sifflant d'admiration, quelle drôle d'idée d'ailleurs pour des qui se veulent anars d'habiter dans ce grand manoir qui pue l'aristocrate vieillissant, mais après tout, pourquoi ne pas en profiter, d'autant plus qu'ils semblent nombreux à vivre ici, ou du moins à y passer.
Corentin me dirait sûrement qu'anarchie ne rime pas avec appauvri, mais si.
Où ils sont passés tous ? Ils auraient pu me laisser un petit mot. J'ai l'air malin à tourner en rond dans la cuisine.
J'irais bien me balader pour visiter les coins, mais après le topo que m'a fait Jaurès j'ai un peu peur de tomber sur des tribus barbares.
N’empêche, j'ai pas eu le temps de m'installer depuis que je suis arrivé, on n'a fait que courir partout, et j'aimerais bien faire le tour du propriétaire, rencontrer des gens, et comprendre comment ça tourne le bouclard, ça m'aiderait à me sentir un peu plus chez moi, parce que m'habituer à ce café dégueulasse et me péter les dents sur cet espèce de pain complet, ben ça m'aide pas.