-Et qu'est-ce qu'il faut que je fasse alors ?
-Méthode Corentin, on va rien faire du tout, on va laisser pisser, il se calmera tout seul.
-Et Avril la-dedans ?
-C'est gentil d'y penser, mais tu sais ça fait trente ans qu'elle le gère son Barbe, elle devrait s'en sortir.
-Donc en gros j'évite l'atelier pendant les dix prochaines années.
-Non, on va laisser Barbe tranquille une semaine ou deux.
-Et ?
-Barbe a une idée derrière la tête pour recycler ton camion, faut qu'il y réfléchisse. Quand ce sera mûr, tu pourrais aller lui filer un petit coup de main, ce serait bien que vous fassiez connaissance un peu.
-Ah oui mais non, parce qu'en fait je t'ai pas dit mais je suis pas vraiment manuel.
-Tu sais, pas manuel, ça veut pas dire grand chose ici.
-Qu'est-ce qu'il faudra que je fasse là-bas?
-Il faudra que tu coure très vite si Barbe commence à te balancer des trucs lourds et métalliques, surtout des marteaux, tu as l'air d'avoir des rapports conflictuels avec les marteaux.
-Très drôle !
-Ouais, il est tard, je serai meilleur demain. On devrait peut-être aller se coucher, non ?
-Oui.
-Qu'est-ce qui te fait sourire ?
-Non, rien.
-Mais si, vas-y.
-Ben la première fois que j'ai discuté avec toi, je me suis dit ce mec est le champion de la manipulation et du contrôle de soi, je n'obtiendrai rien de lui, quoi que je fasse il amènera toujours la conversation vers où il veut qu'elle aille. Et ce soir, je ne te reconnaissais pas, tu étais accessible, presque fragile, et puis le problème Barbe est apparut, qu'il fallait solutionner, et tu es redevenu instantanément le Corentin qui contrôle tout et qui ne lâche rien, tout en m'expliquant qu'il fallait laisser faire, c'est marrant.
-Belle analyse, et qui prouve encore une fois que personne n'est jamais constamment égal à lui-même.
-Ouais.
-Et bonne nuit, non ?
-Ouais, bonne nuit.
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