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C'est Jaurès qui est descendu le premier de cheval, il est rentré voir voir le vieux et il est ressorti tout penaud, avec sa tête des mauvais jours, en chuchotant que c'était mort pour le savon, que le vieux était tout sec et qu'on aurait mieux fait d'amener des pelles. Je le connaissais pas ce type, mais ça m'a fait un choc de voir ce corps si maigre tombé de sa chaise un bras encore tendu vers la table, la terrible détresse de celui qui s'accroche, et cette affreuse inéluctabilité de la solitude, jusque devant la mort, cette impudeur que nous autres médicalement assistés ne connaissons plus. C'était dur, assez pour que le silence nous malmène un moment, et que nous nous agitions sans un bruit sous une redoutable tempête de fond de crâne. Puis le jour a baissé, il a bien fallu creuser au mieux avec les vielles pelles édentées trouvées dans la resserre. "Avec l'abandon tu luttas toute ta vie en bon ennemi, assiégé courageux lui refusant un village. Maintenant, toi qui ne mangeais ton fromage que farci de vers affolés, tu vas goûter à leur revanche. La place à défendre est plus exiguë aujourd'hui, que la lutte te soit douce." Telle fût l'oraison de Corentin, rouge à souhait en hommage à un vieux combattant, et c'est tout.