-Et vous n'avez pas eu envie de vous y installer ?
-On est reparti avec cette idée en tête, probablement, le coté planqué du lieu était diablement attirant pour des nouveaux arrivés un peu flippés dans notre genre, mais quelque chose me turlupinait depuis notre départ, quelque chose qui collait pas, un truc bizarre dans le château. Ça a mis des plombes mais j'ai fini par trouver, c'était la poussière, pas assez de poussière, l'endroit était nickel, trop pour un lieu inhabité, impossible qu'un lieu ouvert aux quatre vents reste aussi propre. J'en ai touché deux mots à Jaurès, et on a fait demi-tour, dormi pas très loin, et au petit matin on s'est approchés discrètement. On a fini par voir un type sortir, un grand échalas, avec des nattes je m'en rappelle, Jaurès lui avait pas crié bonjour que le gars se carapatait à toute vitesse, on a eu beau l'appeler.
-L'olibrius ?
-Lui-même ! On avait même pas un papier et un crayon pour lui laisser un mot.
-Vous avez fini par le rencontrer ?
-Ben non, on est revenu plusieurs fois les années suivantes, on a laissé des mots pour l'inviter à manger, à boire, on lui a amené de la bouffe, des petits présents, il n'y a jamais touché, six mois après on retrouvait les trucs séchés sur le caillou où on les avaient posé, il a bien fallu se rendre à l'évidence, le mec voulait juste qu'on lui foute la paix.
-Ah, c'est moche.
-Peut-être. En même temps ça peut se comprendre que quelqu'un vienne ici pour être tranquille.
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