Les Délaissés : trois blogs pour une seule histoire, vue par trois personnages différents. Les trois blogs peuvent se lire séparément.
Voici l'histoire de Lu.
L'histoire de Camille est accessible en cliquant sur le lien ci-contre : Les Délaissés 2, celle d'Iris ici : Les Délaissés 3
On consultera d'autre part avec profit L'encyclopédie des Délaissés
Et aussi (dans un autre registre) : dOg, Du sarin dans le plastibulle, On verra bien, La brosse à reluire,L'agrégonaute et Le valet de carreau

211

Midi peut-être, je n'ai plus de montre, ça devient vite un accessoire saugrenu ici, je m'habitue lentement à ma monture, Corentin m'a fait prendre un peu le trot ce matin après m'avoir expliqué tout le baratin technique, les coups de talon dans le bide pour faire accélérer, ramener le mufle contre le poitrail pour freiner, tirer à gauche pour tourner à gauche. Sur le papier, ou à l'oreille, ça a l'air simple comme ça, mais quand ça va vite j'ai peur, je suis crispé et je serre les talons contre les flancs de ma belle, du coup ça accélère encore plus, et j'ai beau chercher pas de frein à main pour faire des dérapages. Tant mieux, je n'y tenais pas vraiment. Je commence à sentir le rythme du trot, cette façon de lever le postérieur au moment où mademoiselle lève le postérieur, en cadence, ça a quelque chose de sensuel, comme une partie de jambes en l'air, et c'en est une d'une certaine manière. En tout cas c'est au moins aussi crevant, je suis vidé. Heureusement, mademoiselle est tranquille et ne tient pas plus à la galipette que moi, Corentin m'a prévenu qu'il serait dur de lui faire prendre le galop. Pour l'instant elle broute à dix mètres en me lançant des regards amoureux de temps en temps, je crois qu'elle est conquise par mon côté pépère.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire