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Hier soir, après le repas, Jean Claude nous as raconté une vieille histoire du plateau, une légende très ancienne qui parlait d'une époque où celui-ci n'était qu'une surface pelée, sans arbres, et où les habitants n'arrivant plus à se nourrir s'étaient exilés en masse vers les grands villes pour travailler dans divers corps de métier et nourrir ceux d'entre eux qui n'avaient pu partir. Une belle parabole sur l'importance de la forêt, qui fournit le couvert et la nourriture à tant d'espèces végétales dont nous avons besoin, et la découverte pour moi de ce qu'ont pu être les veillées, il y a très longtemps. J'étais totalement prisonnier de la voix de Jean Claude, qui sait si bien l'économiser pour ne s'en servir qu'à bon escient, pour captiver et séduire. Je n'imagine pas qu'un raconteur comme lui puisse vivre ailleurs qu'ici, près des arbres et de l'eau, qu'il sait si bien capturer et retranscrire en mots. On va manger un peu maintenant.