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C'est amplement prouvé maintenant, je suis capable de passer pour un imbécile en un temps record, mon énorme gaffe a au moins arraché quelques sourires aux membres de l'équipe, mais une gêne s'est installée entre Avril et moi, je n'ai pas su comment m'excuser, et me suis placé tête basse en toute fin du cortège. Provisions et outillage bien calés dans les chariots, nous partons, au rythme des chevaux, qui sont menés, bichonnés et jalousement gardés par des espèces de grands bonshommes vêtus de cuir et couverts de breloques métalliques, qui ne sont ni très bavards, ni très rassurants, j'espère que cette joyeuse partie de campagne ne va pas virer à la fête sado-maso, sinon c'est encore moi qui vais trinquer. Jaurès ne me quitte pas, tel un fidèle compagnon, mais l'homme est encore moins bavard qu'une truite, je compte bien, pourtant, le dérider, je vais tenter de l'amener à râler, c'est ce qu'il sait faire le mieux, j'aimerais beaucoup que ce grand insatisfait me parle un peu de sa vie ici, avec la belle réserve qui le caractérise...