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C'est dingue, je n'aurais jamais pensé qu'il puisse y avoir tant de monde. Ils sont venus de partout sur le plateau, il y a même des Bénévolents à ce qu'on m'a dit. Et puis les lumières, les feux, les cris, la musique, un groupe de rock d'un village voisin a commencé à jouer, ça envoie, il doit y avoir quelque part feu mon multicab qui sert de groupe électrogène. Je suis con, j'ai peur qu'on nous entende. Avril est venue me tirer hors de la cuisine avec le sourire mi-amusé, mi-indulgent de la bonne mère qui vient sortir du roncier l'enfant apeuré. J'en ai rajouté, j'en ai fait des tonnes. Là je suis tout seul, Avril a tant de gens à voir, elle a tenté de me présenter au monde, mais je suis trop vieux pour ces conneries. J'ai trouvé un arbre accueillant, un de ces vieux chênes que la frénésie de la fête laisse froid, un vrai compagnon de beuverie. Oui j'ai commencé à boire des trucs. C'est sucré, j'arrive pas trop à savoir si c'est alcoolisé, et pour ce qui est du goût, pas la moindre idée de ce qu'il y a là-dedans. Ils appellent ça de la bière, je ne suis pas persuadé qu'il y ait de l'orge ou du houblon dans ce machin, mais ça se boit.