Les Délaissés : trois blogs pour une seule histoire, vue par trois personnages différents. Les trois blogs peuvent se lire séparément.
Voici l'histoire de Lu.
L'histoire de Camille est accessible en cliquant sur le lien ci-contre : Les Délaissés 2, celle d'Iris ici : Les Délaissés 3
On consultera d'autre part avec profit L'encyclopédie des Délaissés
Et aussi (dans un autre registre) : dOg, Du sarin dans le plastibulle, On verra bien, La brosse à reluire,L'agrégonaute et Le valet de carreau

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-C'est une drôle d'histoire, en juillet 1917, 16000 soldats, 300 officiers et 1700 chevaux russes venus participer à l'effort de guerre français ont été déplacés dans un camp militaire près d'ici. L'état major français craignait qu'ils aient eu vent de la révolution russe et que les idées communistes gagnent le gros de l'armée. Ils les ont enfermés mais leur ont laissé toutes leurs armes, les russes ont très vite demandé leur retour en Russie pour participer à la révolution en cours, devant le refus des autorités françaises, une mutinerie a éclaté, que l'armée décida d'enrayer par la force. Le 16 septembre 1917, lorsque le premier coup de canon fut tiré à l'intérieur du camp, les rebelles répondirent en jouant la Marseillaise, puis la Marche Funèbre de Chopin, il y eut près de 150 tués, la majeure partie de la troupe se rendit et fut envoyé au front. Le 19 septembre les derniers mutins se rendirent et furent emprisonnés sur l’île d'Aix. Certains ont pu s'échapper et ont vécu comme des chiens pendant des années sur le plateau, planqués dans des cabanes au milieu des bois, on peut encore en voir quelques-unes dans le nord, mais elles sont un peu ruinées. Voilà, on suppose que les choux et deux ou trois autres trucs font partie de l'héritage.
-Ouais, et quand tu oseras enfin t'approcher à moins de quinze mètres des chevaux, tu les regarderas de plus près, c'est pas des anglo-arabes.
-Ah tu penses que les chevaux ?
-Foi de Jaurès, y'a du sang sibérien dans ces bestioles. Si tu t'y connaissais un peu, tu le verrais tout de suite que le cheval du plateau ne ressemble à aucun autre.
-Je sens une pointe de fierté dans cette affirmation, je croyais que tu n'aimais pas les chevaux !

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