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Il aura bien fallu deux journées pour rejoindre la lisière, deux jours de marche bercés par le récit de Jaurés, les sourires et les petits mots d'Avril, et de fameux déjeuners de campagne. Puis le camion nous apparut entre les arbres, à peine plus déglingué et poussiéreux qu'à mon départ. Les mécanos sont d'insatiables curieux, mais j'aurais cru qu'ils s'extasieraient plutôt sur un beau vilebrequin ou un joli piston, et non, ce sont les livres de botanique de mon grand-père qui leur firent pousser des oh et des ah, si je m'attendais ! Une grande flore de Bonnier, paraît-il, que j'ai volontiers offert à la communauté, voyant qu'aucun d'eux n'osaient me le demander. Le beau Jacques, grand soudeur devant l'éternel, m'a prévenu que la Marcelle allait probablement me sauter au cou, et que ça risquait d'être assez violent...