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Avant que nous repartions, Avril est venue me demander si tout allait bien. J'ai joué le type épuisé qui n'a plus l'habitude de marcher, dix secondes, puis je me suis excusé pour ma très inexcusable méprise, qui fut pardonnée. Nous avons parlé de Jaurès bien sûr, et de son cours magistral, et c'était agréable, parce que cette fille a la fine intelligence qui efface en un instant tout l'attrait de sa beauté pour révéler une belle personne, un simple individu avec lequel il est bon d'échanger, et je réalise en l'écoutant combien, malgré moi, je déborde de préjugés sur les gens d'ici, et sur leur manque d'éducation en particulier. Je suis arrivé ici avec autant de crainte que d'arrogance, et chaque jour par leur hospitalité et leur bienveillance, par leur grande sagesse je suis vaincu...